Barcelonne au fil des temps, des paysages, des hommes …
Barcelonne : ce petit village rural est situé le long des contreforts du Vercors, entre Dauphiné et Provence, dans cette zone géographique appelée « les Monts du Matin ». Ce territoire représente une bande de terre mêlée à de la roche sertie d’un bandeau de calcaire. C’est le dernier bastion de la clémence de la vallée du Rhône avant d’affronter les rigueurs de la montagne. Ce piémont a un regard tourné vers l’est et le levant (d’où son appellation) en direction du Vercors, des Alpes. Son autre regard se tourne vers l’ouest et le couchant, l’Ardèche, le Massif Central, dominant l’agitation de la vallée. Cette situation donne à ce site un signe distinctif et particulier. A cheval entre deux paysages, deux modes de vie, Barcelonne se présente comme une commune imprégnée d’histoire et d’une culture particulière, lien entre vallée et montagne. Son passé est riche, depuis la nuit des temps, ces lieux habités par les hommes ont vu défiler des orages, des accalmies, ont été caressés, brûlés par le soleil, balayés par des vents parfois violents et les résonnances du passé les imprègnent encore. Ce piémont fut un haut lieu de circulation, loin du Rhône et de ses marécages d’alors, les abords de la montagne étaient plus sûrs.
Lorsque vous discutez avec des personnes vous demandant où vous habitez, il y a toujours un temps d’étonnement quand vous prononcez le nom de Barcelonne. Non, pas en Espagne, dans un petit coin de Drôme au pied de la montagne ! Aussi, d’où pourrait bien venir cette appellation, référence à la Catalogne ? Plusieurs origines peuvent nous servir d’hypothèse. Le village se nommait autrefois Barcinona et pourrait avoir la même origine que le nom de la ville espagnole Barcino, dérivé du mot phénicien Barce qui signifie citadelle. Il en serait de même de Barcelonnette dans les Alpes de Haute Provence et de Barcilonnette dans les Hautes Alpes. Le château de Barcelonne fût une citadelle ? Une influence des phéniciens en cette contrée ? Peut-être un souvenir du passage des Sarrazins, ceux-ci remontant jusque dans les Flandres ?
Un autre possible se présente à nous. Précédant les premières croisades en terre sainte, les seigneurs allaient combattre les infidèles en Espagne, plus précisément dans la province où se situe Barcelonne. Il nous est alors possible d’imaginer le seigneur de la citadelle drômoise partant guerroyer et donnant, à son retour, le nom de cette ville, dont il rapportait souvenirs et pensées, au village qui se formait alors au pied de son fief, en la période du XIème siècle.
Mais nous trouvons également, dans un texte ancien, le nom Barssiliona qui peut se décomposer ainsi : Bar, radical celtique signifiant sommet, cime – Silo, Silonis, terme latin ayant le sens de plat, écrasé, plateau de la cime du mont, mont écrasé. Le château de Barcelonne ayant été bâti sur un plateau rocheux, ayant connu l’occupation par les celtes, les romains … Tout cela est plausible. Si jamais, vous avez d’autres hypothèses concernant le nom donné à notre village …
Deux poèmes écrits par des enfants de Barcelonne entre 1990 et 1999 …
La tour de Barcelonne
Cette tour qui guette
Du haut de sa colline
Tout ce qui nous embête
Et nos pauvres mines …
Quand on arrive, elle voit
Des têtes effarées et fatiguées
Mais au bout de quelques mois
Elle nous voit tout requinqués
Cette flore abondante
Et cette faune existante
A quelques pas des grandes villes
Cet endroit est bien tranquille
Ce petit village
Qui date du Moyen Age
Entre amis et ennemis
La vie y est jolie
Thomas des Perrettes
La nuit à Barcelonne
Le soir,
Quand je rentre tard
J’entends le bruit des têtards
Des pétards, des fêtards, des grognards
Dans la douceur du soir
Je crois entendre des renards
Je suis parfois effrayé
Des bruits insolites
Ce peut être un serpent ou une truite
Je force le pas
Un peu perturbé.
Enfin, l’ombre du hameau apparait
Au milieu des blés.
Et je suis sauvé
J’arrive chez moi !
Benjamin des Gounons
Texte de Elie Oullier
« Il est bon de rappeler qu’une commune rurale est bien davantage qu’un lieu de travail, d’habitation ou de détente, mais aussi une communauté qui, si elle a un passé, a aussi un avenir, et que celui-ci sera pour beaucoup, ce qu’en fera chacun de ses habitants.
Si on veut que soit préservée une coexistence harmonieuse, il faut, par-delà les divergences d’intérêt ou d’opinion, que la convergence du destin conduise à la solidarité et la compréhension réciproque. »
Monsieur Élie Oullier (décédé en 1986) est resté
secrétaire de mairie à La Baume Cornillane, de 1927 à 1971.
Il a occupé durant une partie de cette période, les fonctions de conseiller municipal puis d’adjoint dans sa commune (ce qui était autorisé à l’époque). En 1980, il publie un livre de six chapitres sur la vie de La Baume Cornillane de 1900 à 1980.
Les sujets abordés sont divers (vie religieuse, économique et
sociale, culturelle, communale, les guerres…).